Des gestes concrets pour réduire les déchets à la source
Au sein du bloc opératoire, le CHU d’Amiens a engagé une série d’actions ciblées pour diminuer l’impact environnemental des soins. Une priorité a été donnée à la réduction des déchets à usage unique : remplacement de 80 % des coiffes par un textile lavable et personnalisable, suppression des cupules, transformation des plateaux de détersion en modèles réutilisables. En parallèle, l’établissement a travaillé à l’allègement des emballages et à la structuration de filières de récupération pour les masques, cagoules et métaux.
Cette approche pragmatique a généré des résultats mesurables dès la première année :
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9 % de déchets infectieux (DASRI) en moins,
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43 000 kg de CO₂ évités,
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15 000 € économisés, un chiffre porté à 43 000 € l’année suivante.
Les équipes ont également engagé des travaux sur la fin des bouteilles d’eau via l’installation de fontaines, ainsi que sur la récupération d’agrafes et de pinces mécaniques, encore en phase de validation.
Une gestion de l’énergie revue pour plus de sobriété
En parallèle, le CHU a repensé la consommation énergétique du bloc en introduisant des solutions simples et efficaces. L’installation de détecteurs de mouvement dans les zones annexes a permis une baisse de 6 % de la consommation électrique, soit 120 MW et 13 000 € économisés.
D’autres gestes sont venus renforcer la démarche : mise en veille des centrales de traitement d’air la nuit, réduction des gaz anesthésiques (desflurane), suppression progressive des flacons halogènes. Au total, l’ensemble de ces actions a permis de réduire l’empreinte carbone de 2 000 tonnes de CO₂ par an.
Des équipements innovants pour lutter contre la pollution
Le volet pollution a conduit l’établissement à déployer plusieurs solutions techniques : nettoyage vapeur (Sanivap), aspiration des fumées chirurgicales (Safe Air), et gestion des effluents liquides (système Neptune).
Ces dispositifs contribuent à la fois à la protection du personnel, à la réduction des risques chimiques et à la baisse des émissions :
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2 021 tonnes de CO₂ évitées grâce à l’aspiration des fumées,
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2 700 litres de DASRI en moins par la gestion des médicaments non utilisés,
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réduction des troubles musculo-squelettiques liés à la manipulation des effluents.
Une méthode reproductible
La réussite de ce projet repose sur un pilotage structuré et une dynamique transversale. L’appui d’experts, la fixation d’objectifs atteignables, la formation continue des équipes et la présence dans les instances stratégiques ont permis d’ancrer les actions dans le quotidien du bloc.
Une initiative exemplaire qui démontre qu’écologie et exigence hospitalière peuvent aller de pair.