Les sentinelles de la RSE
Virginie Layadi, l’engagement pour une maternité saine
« S’il y a bien un moment où l’on est motivé pour changer ses habitudes de vie, c’est celui de la grossesse ». Avec justesse et intuition, Virginie Layadi, ingénieure qualité à l’hôpital de Guéret en Creuse, s’est emparé du concept d’éco-maternité à l’occasion de son DU en développement durable, et en élabore le projet depuis 2015.
Atout indéniable pour l’hôpital, qui est aussi l’unique maternité et service pédiatrique d’un département en exode rural massif, cet engagement a convaincu récemment une sage-femme et un médecin de s’intégrer durablement aux équipes, et offre aux Creusois un accompagnement novateur et ultra qualitatif de leur maternité.
Se référant notamment aux travaux de la Société de médecine Développementale (SF-DOHad), qui argumentent en faveur de la préservation d’un environnement sain durant les 1000 premiers jours du développement de l’enfant, Virginie s’attaque notamment aux perturbateurs endocriniens, responsables de nombreux cas d’obésité infantile, puberté précoce, diabète et cancers. Une lutte de l’ombre contre des poisons invisibles, qui prend à rebrousse-poil la plupart des pratiques courantes. Une lutte qui doit bien commencer quelque part : à l’hôpital, cesser d’être les représentants commerciaux des laboratoires en refusant d’utiliser aveuglément leurs provisions de produits « gratuits », à la maison, prendre conscience que son canapé émane des particules toxiques… et savoir comment agir, en consommateurs avertis.
Pilotant le projet, elle rend grâce aux équipes de soignants, au personnel et aux fournisseurs qui le portent au quotidien et qui, formés et associés à la démarche, sont à la fois bénéficiaires et ambassadeurs du changement.
Aujourd’hui, ce modèle d’éco-maternité a été adopté par 45 maternités en nouvelle Aquitaine, et l’hôpital de Guéret est sollicité en Creuse pour les diagnostics et les formations des équipes, des crèches, des assistantes maternelles. Un processus d’effervescence impossible, précise Virginie, sans l’appui d’une direction favorable, et de décideurs clefs – comme ceux du Pôle sanitaire de l’ARS régionale.
Un métier transformé, une expérience de réseau remarquable : pour Virginie Layadi aussi, c’est une nouvelle naissance !
Propos recueillis par Véronique Molières – https://www.bvm-communication.com/