Les sentinelles de la RSE
Dr Pierre Souvet : la nature, comme le corps humain, extraordinaire !
Profession ? Cardiologue. Où ? À Vitrolles, là où :
« tous les jours je vois la nappe de fumée qui était encore plus importante lorsque je suis arrivé en 1986 »
Né à Avignon, ne désirant pas continuer la petite industrie familiale de fabrique de vélo, Pierre Souvet n’avait jamais rien envisagé d’autre que des études de médecine qu’il commence à Marseille en 1973. En 1983, il passe sa thèse puis le service militaire l’envoie en Polynésie. Est-ce là que la Nature lui a fait les yeux doux ? Toujours est-il qu’il a été sensible à sa beauté.
« Fascinant, magique »
Une magie avec laquelle il renoue plus tard. L’émission télévisée « Opération Okawango », lancée par Nicolas Hulot en 1996 donne à Pierre Souvet des envies de partir. Ce qu’il fait à l’occasion de ses 40 ans.
« Je suis allé au Bostwana, en Namibie, dans le désert. Incroyable désert où l’on est rien et tout à la fois »
Mais, le lien santé/environnement n’arrivera qu’ultérieurement. Bien sûr, il avait beaucoup de cardiaques à son cabinet près de l’Étang de Berre mais le déclic survient en octobre 2006, à la sortie du film d’Al Gore, « Une vérité qui dérange ».
« Avec les médecins de Vitrolles, nous étions tous convaincus qu’il se passait quelque chose mais quoi faire ? Mon père, disparu en 2002, faisait beaucoup de bénévolat. Je me suis dit que je devais bouger moi-aussi, être dans l’action. Lors de notre soirée post film, j’ai posé la question : quelqu’un voudrait-il agir avec moi ? Le Dr Patrice Halimi, chirurgien pédiatre a levé le doigt, l’association Santé Environnement Provence était née. En 2008, elle deviendra Association Santé Environnement France. La participation au premier Grenelle de l’Environnement avait apporté à l’association des contacts et lors de la pollution historique aux PCB du Rhône et de ses poissons, notre réflexe premier a été « l’homme ». Nous avons eu l’idée de lancer une étude sur l’imprégnation aux PCB chez les consommateurs de poisson, avec la participation du WWF »
Parce que, pour cet avignonnais au regard clair, au caractère généreux et sensible, aux dires de ses amis, amoureux de la mer, il était champion de natation dans son lycée et a récolté un 20/20 en natation au bac, l’engagement personnel, presque synonyme de combat, réclame beaucoup de constance.
« C’est difficile »
Difficile d’éviter, par exemple, la politique de prévention de la France :
« seulement 1 % du budget et pourtant mieux vaut prévenir plutôt que guérir »
Difficile d’aborder le sujet des particules fines et de ne pas citer Tokyo, où, depuis l’arrêt du diesel en 2000, la mortalité cardiovasculaire a baissé de 10 % et la mortalité toutes causes de 6 % ! En France, plus de 47 300 décès sont dus à la pollution en 2015 et 80 % sont des atteintes cardiovasculaires et cardiaques ! Alors, Pierre Souvet a quelques vœux dans le cœur :
« Respecter son environnement, c’est se respecter soi-même et les autres ; que le monde comprenne que chacun, à son niveau, a un rôle à jouer. Tous ensemble, nous serons plus forts. Enfin, l’amour. Il faut de l’amour parce que la vie est magique, comme le sont les rencontres »
Lors d’un voyage au Lakakh, le Dr Souvet n’a t-il pas rencontré à l’aube et par hasard, du côté de la vallée de la Nubra, le Dalaï Lama qui, ayant baissé la vitre de sa voiture, l’a salué ?…
« Notre planète est magique »
Propos recueillis par Véronique Molières – https://www.bvm-communication.com/