Les sentinelles de la RSE
Muriel Andrieu-Semmel : donner les clés de l’action !
L’action, Muriel Andrieu-Semmel connaît ! Entre courses à pied, marathons, ski de fond, escalade… Le vélo aussi. De Roquevaire, près de Marseille, où elle habite, elle fait 25’ de vélo pour rejoindre la gare d’Aubagne et attraper le train pour la gare de St Charles…
« J’aime mettre en accord mes motivations, mes valeurs avec des actions concrètes ».
Agir, animer, toujours… Après une prépa bio, cette nîmoise qui avoue avoir toujours été très observatrice et aimer la nature, choisit non pas une école d’agronomie mais une filière plus originale à l’époque, celle de l’environnement pur en intégrant l’école nationale du génie de l’eau et de l’environnement (ENGEES) de Strasbourg. Elle « s’exile » dans l’Est et obtient en parallèle un DEA spécialisé en écotoxicologie à l’université de Metz. Elle termine par se former une année en santé publique à l’EHESP de Rennes. La santé ? Responsable du département Santé Environnement à l’Agence régionale de Santé PACA, elle y a créé, bien sûr, le Club « Les foulées de l’ARS », de course à pied. Le sport toujours, l’exercice physique indispensable à la santé
« quand vous faites 30 minutes de vélo, un quart d’heure le matin, un quart d’heure le soir, vous gagnez deux heures d’espérance de vie et vous participez au développement des mobilités actives ».
Elle reconnaît être venue à la santé assez tardivement.
« Aujourd’hui je trouve beaucoup de sens dans mon engagement parce que lorsque l’on travaille dans la santé, on touche intimement les gens alors que l’environnement est toujours distant, même aujourd’hui ».
Alors, pourquoi ne pas passer par la santé pour expliquer l’environnement ? C’est le chemin que Muriel Andrieu-Semmel a pris. Expliquer aux personnes que l’environnement, c’est leur santé. Leur montrer le lien entre la qualité de leur cadre de vie et leur santé physique et psychique.
« C’est très fédérateur, je l’ai découvert dans l’exercice de mon métier ».
Ce métier, une passion chevillée au corps qui l’amène vers d’autres univers comme celui des médecines complémentaires de prévention. Aussi affiche t-elle aujourd’hui un diplôme de praticienne de shiatsu. Être dans le préventif plutôt que dans le curatif…
« Dans toute l’activité menée, j’ai cherché à développer, et c’est un leitmotiv pour moi, les ressources en santé auxquelles les médecines énergétiques dites non-conventionnelles contribuent également. Plutôt que d’être dans le curatif ou dans l’alarmisme il faut donner à chacun les clés de l’action en amont et expliquer ce que l’on peut faire, ce dans quoi l’on peut s’engager » !
L’immensité de la tâche qui nécessite une grande transversalité, n’entame pas sa passion, son enthousiasme.
« La santé-environnement n’est pas un sujet facile, pour mener l’action jusqu’à son terme, et avoir des résultats, il faut sensibiliser un grand nombre d’acteurs, il faut fédérer, ce qui demande beaucoup d’énergie, d’engagement et de persévérance pour arriver à convaincre les décideurs politiques. »
Très engagée aussi dans la santé féminine :
« le corps de la femme est très mal connu au niveau médical, dans l’après grossesse, par exemple. Avec trois enfants, je sais de quoi je parle et je trouve que l’accompagnement des mères et de la parentalité est encore très insuffisant ».
Il faut aussi que les femmes jouent pleinement leur rôle en société, ce qui passe par une prise de conscience de leur histoire, de leurs potentiels pour rétablir un véritable équilibre face à la vision et aux façons d’agir plus masculine qui se sont longtemps imposées. Mais la dame, amoureuse de la haute montagne, au caractère déterminé, rêverait de se consacrer à l’exploration des ressources du corps « un sujet passionnant », de faire le tour du monde en catamaran, de prendre du temps pour les siens. En attendant, elle écoute Khalil Chahine, ce guitariste de jazz qui explique :
« je restitue ce que je ressens vraiment, profondément, c’est mon chemin musical ».
Propos recueillis par Véronique Molières – https://www.bvm-communication.com/