Le militantisme pour ADN
« Je suis Dacquois, j’ai passé mon enfance dans les Landes au sein d’une famille chaleureuse, au milieu d’une nature à l’odeur de sable et de terre à la fois. Mon père, courtier en bois, travaillait dans la forêt, ma mère était institutrice. »
Marc Pimpeterre
De son adolescence, Marc Pimpeterre a gardé un sens profond de la protection, du respect de la flore, de la faune, de la transmission, de l’humain. Très tôt, il s’engage dans le bénévolat, il est pompier pendant ses études de droit à Bordeaux. Il le sera aussi à Paris à la caserne de Port-Royal après avoir terminé son parcours universitaire.
Pourquoi le droit ?
« À 24 ans, les choses se dessinaient avec l’envie d’être dans l’humain et je visais le concours de capitaine de pompier qui exige une maîtrise en droit public. »
Marc Pimpeterre
De l’échec au concours, il cherche une orientation plus militante. Ce sera l’union départementale des Associations familiales du Territoire de Belfort (90) où il arrive en 2003 après un DESS administration des entreprises. Puis, après l’école des Hautes études en santé publique, c’est le retour au pays en 2010, à l’Udaf de l’Hérault (34), dont il devient directeur général.
« En 1945, le Général de Gaulle décide d’instituer dans 101 départements, une voix des familles afin qu’elles puissent s’exprimer via un canal associatif. L’Udaf est une organisation unique au monde ! »
Marc Pimpeterre
L’Udaf 34, ce sont 36 associations qu’il faut gérer avec leurs différents pôles, qu’il faut coordonner, ce qui implique d‘inciter des bénévoles à les rejoindre.
« Ils représentent plus de 2 300 familles que l’Udaf accompagne et constituent un formidable maillage… des personnes importantes, des ambassadeurs attentifs à l’impact de l’organisation, aussi sur le plan environnemental. »
Marc Pimpeterre
Depuis 98, l’Udaf est engagée dans une démarche qualité ISO 9001, une certification qui deviendra une culture d’entreprise.
« Lors de mon arrivée, j’ai eu envie d’y apporter un axe plus stratégique et
Marc Pimpeterre
d’y insuffler plus d’avenir. Défendre les familles, c’est aussi se préoccuper de leur futur. J’avais envie que l’Udaf s’ancre dans cette responsabilité sociétale. »
Il est bien évident qu’il faut investir l’environnement sur des sujets tels que la qualité de l’air, la biodiversité, etc. Lorsqu’il travaille au quotidien, avec les équipes à l’Udaf qui comptent 100 salariés, Marc Pimpeterre fait de la RSO.
« Lorsque nous montons une antenne, les salariés sont proches de leur lieu de travail ce qui minimise grandement l’empreinte carbone. Et d’ailleurs, afin de la compenser, l’Udaf fait du reboisement avec des entreprises proches et l’Office national des forêts. Il est indispensable pour toujours nous améliorer de définir des plans d’action comme la sélection de fournisseurs « responsables » ou la mise en place d’un co-voiturage par les salariés eux-mêmes. »
Marc Pimpeterre
La santé n’échappe pas aux actions de l’Udaf.
« Nous sommes associés à la campagne nationale du « mois sans tabac » que l’on décline localement et auprès de nos bénéficiaires. »
Marc Pimpeterre
Marc Pimpeterre est aussi représentant des usagers à l’Institut du cancer de Montpellier. Très attentif à la sensibilisation des familles aux journées thématiques sur l’environnement, il l’est également en famille. Absent pour cause de moult actions associatives, ce père de trois adolescents confie que pour lui :
« … il faut être moteur dans une famille, montrer aux enfants pourquoi on défend l’intérêt général et pourquoi on n’est pas toujours avec eux. C’est un ancrage qu’on leur donne, mon épouse – qui œuvre également dans le social – et moi. »
Marc Pimpeterre
La lecture permet la réflexion et la discussion avec les enfants en lançant des sujets de débat comme la phrase d’Edgar Morin :
« Nous devons apprendre à naviguer dans un océan d’incertitudes… »
Marc Pimpeterre
Lorsqu’il pratique du sport, notamment l’ultra marathon, Marc Primpeterre le fait à ses conditions,
en courant par exemple les 100 km de Millau, avec le tee-shirt CESTMed*, pour la sauvegarde des
tortues marines. « Parce que la Méditerranée, le plastique… » Le sport, cette activité omniprésente,
lui permet de se poser parce que l’homme est un développeur, grand gourmand de projets, ce qui
peut parfois l’empêcher de profiter du moment présent. Carpe Diem n’est pas encore tout à fait sa
devise mais il y travaille. La musique classique l’y aide : Mozart, Bach, pour retrouver un certain
calme.
« Tout comme quand, enfant, avant les compétitions d’athlétisme et de rugby, je grimpais dans mon arbre, j’avais cette quiétude-là : une temporalité, une odeur, un coup de vent, une feuille qui tombe, une certaine cadence, que je retrouve dans la musique classique. »
Marc Pimpeterre
Ce qui ne l’empêche pas d’écouter Fun Radio…
Le sens de l’écoute est sans nul doute dans l’ADN de ce papa poule qui s’interroge sur la transmission d’un avenir clément aux générations futures. Transmettre des valeurs, celle du respect « le ciment de la société », celle de la réflexion « réfléchir vers où l’on va et ce que l’on peut faire. Comment collectivement, nous arrivons à relier notre trajectoire, nos combats, nos inquiétudes et quel sens donne-t-on à tout ça. »
*CESTMed : Centre d’étude et de sauvegarde des tortues marines de Méditerranée
Propos recueillis par Véronique Molières