Prendre soin de l’autre.
Il avoue !
« Depuis mes plus lointains souvenirs (pas vraiment si lointains), j’ai toujours voulu être médecin. »
Dr Jean-Claude Pauchard
Parce qu’il n’y en a pas dans la famille, Jean-Claude Pauchard sait depuis l’enfance ce qu’il veut faire. Une véritable vocation, sans influence. « Rendre service, soigner, je n’ai jamais pensé à autre chose ». Et puis, étant l’aîné, il pouvait s’exercer sur les frères et sœurs…
Cet enfant né à Tahiti où il a vécu une partie de sa petite enfance puis son adolescence dans le sud-ouest, ne s’éloigne jamais beaucoup de l’océan, de la mer. Ses études de médecine, c’est à Bordeaux qu’il les fait. Et pourquoi choisir l’anesthésie ?
« C’est une discipline transversale, multidisciplinaire, exigeante, avec une indéniable prise de risque. Un métier extrêmement attractif. On endort les patients qui confient leur vie à l’anesthésiste qui est là, à leur réveil pour atténuer leurs douleurs. »
Dr Jean-Claude Pauchard
Prendre soin de l’autre. C’est la raison pour laquelle je me suis également formé à l’hypnose. Et puis, aujourd’hui, on peut individualiser l’anesthésie et diminuer les risques pour le patient et pour l’environnement…
« Le poste d’anesthésiste est très polluant, ce que l’on ne nous a jamais enseigné durant notre cursus ! Mon premier réflexe a donc été de chercher comment réduire cette pollution. »
Dr Jean-Claude Pauchard
Les gaz d’anesthésie sont donc devenus son « dada ». Il mène une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) au niveau du CHU de Bordeaux et met en place un programme d’éducation, de formation pour expliquer comment réduire ces gaz si polluants.
« Après un an, on s’est rendu compte qu’il y avait eu une baisse de 30 à 40 % ! Nous avons créé le groupe de développement durable (DD) en 2016 et un an plus tard, avec l’aide du C2DS, nous avons publié « Le guide pratique de DD au bloc opératoire ». Nous avons mis en place des formations et il y a un DU créé à la Sorbonne à Paris. Sans oublier nos publications dans les revues scientifiques. »
Dr Jean-Claude Pauchard
La Clinique Aguiléra de Biarritz où Jean-Claude Pauchard, devenu référent développement durable au sein de la Société Française d’Anesthésie Réanimation (SFAR), travaille depuis janvier 2019, il y avait fait ses premiers pas comme remplaçant pendant son internat en 2015, a adopté des mesures éco-responsables concrètes au sein de son bloc opératoire.
« L’objectif de cette initiative est d’inscrire le fonctionnement du bloc opératoire dans la durée tout en intégrant une réflexion sur son impact économique, social et environnemental. »
Dr Jean-Claude Pauchard
Alors le Dr Pauchard fait des conférences, parle dans des congrès pour montrer que le DD est une démarche scientifique et qu’il peut être appliqué au quotidien pour toutes les opérations.
« Il faut vraiment que l’argument écologique rentre dans la balance bénéfice/risque. Les paramédicaux sont très intéressés et, aujourd’hui, les médecins suivent. » Le développement durable ? « Moi aussi, il y a 15 ans, je faisais comme beaucoup, j’étais moins attentif bien que toujours proche de la nature, ma mère m’ayant inculqué les valeurs du respect de la nature, des choses précieuses mais j’en ai pris réellement conscience lorsque je suis devenu papa à 27 ans. De Tahiti, du sud-ouest et de la campagne, j’ai gardé la valeur précieuse des choses, des ressources et de la nature et des gens. »
Dr Jean-Claude Pauchard
Avec 3 enfants de 7, 5 et 2 ans, les loisirs sont ciblés. On élimine la musique mais pas la lecture qu’il pratique beaucoup, surtout en vacances, avec les livres de James Rollins et les livres d’histoire, l’empire romain, Gengis khan.
« C’est toujours intéressant de voir, de comprendre comment les systèmes ont chuté, ont disparu. »
Dr Jean-Claude Pauchard
Attention aux clichés, né à Tahiti ne signifie pas automatiquement « surfeur », il n’y est pas très bon mais la mer, le bateau sont ses plaisirs. Comme le vélo pour les balades en forêt qu’il adore. Entre la natation, la course à pied et le vélo, il lui restait à s’inscrire au triathlon de Saint-Jean-de-Luz. C’est fait et prévu pour septembre. Avant le marathon de Biarritz en 2022. La durée, le durable, c’est le résumé qui semble convenir à Jean-Claude Pauchard. Dans le travail, dans la vie.
« Prendre soin des autres et donc de la planète, donner aux individus des éléments de réflexion, des données afin qu’ils puissent faire la différence et s’impliquer. Responsabiliser plutôt que les culpabiliser les gens, ça marche ! »
Dr Jean-Claude Pauchard
Propos recueillis par Véronique Molières