« Donner du sens à ce que l’on fait »
Né à Blois dans les années 60, Jean-Louis Jarry avoue tout de suite avoir été un raté du système scolaire, bien que né dans une famille d’entrepreneurs aux valeurs fortes. Il est en première quand il souhaite arrêter le lycée.
« Tu veux arrêter l’école, tu arrêtes l’école, m’a dit mon père. En ne m’obligeant pas à faire une terminale, il m’a donné la plus belle marque de confiance qu’un père puisse donner à donner à son fils, car en respectant mon choix, mon père m’a donné l’envie de réussir et de lui prouver qu’il avait eu raison de me faire confiance. »
Jean-Louis Jarry
La vie est bien faite, le modèle familial étant là, Jean-Louis Jarry est finalement allé vers ce pour quoi il était destiné : l’entrepreneuriat.
« En fait, l’entrepreneur ne peut pas vivre dans un espace confiné, il n’accepte pas trop qu’on lui donne des ordres. L’école est un cadre assez fermé ce qui est un peu contraire à l’esprit de l’entrepreneur, qui lui aspire à une certaine liberté. Je n’étais pas fait pour le système scolaire… »
Jean-Louis Jarry
Cette analyse faite, le cancre s’est chrysalidé avec succès dans l’univers de l’entreprise.
Après avoir passé une vingtaine d’années à Paris dans l’informatique, Jean-Louis Jarry retrouve sa région et rentre. En 2013, il est directeur du développement dans la société VLAD (Val de Loire Automatismes Distribution), créée en 1985 à Parçay-Meslay. Une entreprise qui conçoit, fabrique et distribue des batteries pour les appareils médicaux et industriels, une société de référence dans ce domaine, 100 % française, dont il est depuis 2016 le PDG.
Des batteries ?
Pas vraiment l’emblème du développement durable… « D’un côté, faire des batteries, c’est l’avenir, c’est une énergie propre, géniale, mais de l’autre, les faire nécessite beaucoup d’eau, des métaux rares et enfin, qu’en fait-on lorsqu’elles sont usagées ? Ma prise de conscience environnementale s’est déroulée il y a quelques années déjà en cherchant comment être vertueux en matière de durabilité des batteries. » La société avait depuis 2000 une triple certification ISO et, avec l’aide de Bpifrance qui accompagne les entreprises dans leur projet, VLAD s’est engagée dans une démarche RSE, « bien que nous en fassions un peu sans trop le savoir ».
Le projet mature. Jean-Louis Jarry étudie comment le mettre en œuvre.
« Pour réussir, il faut réunir trois conditions : avoir envie de le faire, que le projet soit porté par la direction et enfin, il est indispensable de se faire accompagner. »
Jean-Louis Jarry
C’est la raison pour laquelle il fait appel à Primum Non Nocere. Malgré le côté très structuré du pilotage RSE, un salarié VLAD sur deux s’est investi dans le processus.
Un succès !
En avril 2021, VLAD devient le 1er industriel à obtenir le label THQSE (Très haute qualité sanitaire sociale et environnementale), au plus haut niveau d’excellence, l’or ! Un challenge terminé peut en cacher un nouveau. L’homme impatient qu’est Jean-Louis Jarry affectionne les défis, peut-être même en a-t-il besoin…
« Nous travaillons actuellement sur le reconditionnement. Aujourd’hui, on achète une batterie neuve après avoir déposé celle usagée dans un centre de recyclage. Les éléments qui sont encore bons, les pièces mécaniques, l’électronique sont récupérés, seuls les accumulateurs sont à changer. Eh bien, nous travaillons sur la conception de batteries démontables destinées à être reconditionnées. Nous voulons les faire avec des matériaux suffisamment nobles pour qu’au bout du troisième ou quatrième reconditionnement, ils soient facilement recyclables ».
Jean-Louis Jarry
Un nouveau challenge, un bonus pour la planète dans une toute nouvelle usine !
Jean-Louis Jarry a saisi le parfum de l’économie nouvelle… Pas étonnant, le challenge est à la mesure de l’homme qui aime tous les univers qui procurent de l’adrénaline, comme le sport de haut niveau. « Le sport est dans les gènes familiaux. À l’école, il y avait le « maillot », c’était un moyen de s’exprimer et j’étais assez bon. Le sport procure des émotions que l’on soit spectateur ou pratiquant, comme un concert de musique. »
Musique ?
Bercé au son des
Beatles, des Stones, « je mets un petit Brown Sugar avec le riff de guitare
de Keith Richard », mais aussi à la musique classique. « Maman
nous emmenait aux concerts du château de Blois. Ce sont des moments d’émotion,
d’évasion que j’aime beaucoup. »
Il est toujours fan de ski et pratique la marche. En 2018, il attaque avec trois copains entrepreneurs la traversée de l’Atlantique sur un voilier de 10,50 m pour soutenir l’association « Flamme en rose », pour sensibiliser et inciter à la prévention du cancer du sein. Défis toujours, défis permanents qui permettent de découvrir de nouveaux champs d’intérêt et offrent l’évasion qu’il trouve dans les îles grecques. « Il n’y a personne, on a une liberté totale, l’eau y est chaude et on y mange bien. » Chez VLAD, les salles de réunion ont un nom grecque « Mykonos, c’est plus sympa que la salle 133 » …
Ah oui, il faut dire que le plaisir est omniprésent dans la vie de Jean-Louis Jarry.
« Je fais les choses que j’aime faire, les choses qui me passionnent. Plaisir de la cuisine, c’est culturel, plaisir de faire le marché, d’aller aux halles. Les produits naturels, les petits commerçants, un bon repas, c’est un moment que j’apprécie. Prendre le temps de discuter, de partager, j’adore tout ça. »
Jean-Louis Jarry
Il n’est donc pas surprenant de le retrouver Ambassadeur de la French Fab en région Centre-Val-de Loire. « Il s’agit de favoriser les liens entre industriels, de faire venir les entreprises en Val-de-Loire et qui mieux qu’un chef d’entreprise local pour en parler, pour échanger ? » La Touraine, une région dynamique, sa région de cœur où l’art de vivre est seulement à une heure de train de Paris.
L’art de vivre et l’art de rêver
« C’est important le rêve. Il n’y a pas de champion qui n’ait commencé par rêver d’être champion. Et le rêve, personne ne peut vous l’enlever. Ça fait du bien. Je suis comme un gamin, je rêve de la paix dans le monde. C’est avec les hommes que l’on vit les plus grands plaisirs, mais aussi les plus grandes déceptions. »
Jean-Louis Jarry