Les sentinelles de la RSE
Gaël Brux : Mieux réfléchir
Tout juste diplômé, en 2003, de l’École nationale d’ingénieurs de Tarbes, Gaël Brux s’envole pour le Québec pour y passer un master en développement durable. Pendant 5 ans, il travaille comme consultant pour le département de santé publique au sein du centre de santé et de services sociaux de l’ouest de l’île de Montréal. Lui qui pensait travailler dans l’ingénierie se trouve au cœur du social, de l’économie et du développement. La santé le passionne. Il décide de rentrer au pays, à Montpellier. Mais pendant quelques mois, il déchante : la France est en retard sur le développement durable en santé. Il s’informe auprès du C2DS, prend contact avec Olivier Toma, alors directeur de la Clinique Champeau, à Béziers. « Lors de notre premier rendez-vous, il m’a dit : ‘‘Est-ce que vous savez que vous rentrez dans le bureau d’un fou ?’’ » En 2008, s’engager pour le développement durable nécessitait en effet un brin d’inconscience et de folie.
Cette rencontre le marquera définitivement. Gaël Brux décide donc de reprendre les études et entame une formation de responsable du management, qualité, sécurité et environnement en alternance. Il rencontre Joëlle Magnani, directrice gestion des risques, qualité et développement durable du groupe Médi-Partenaires et c’est le déclic. Il effectue son entretien d’embauche à la Clinique Montréal (un comble, pour un presque Québécois !) à Carcassonne et est nommé à la clinique Saint-Jean de Montpellier. En 2014, il devient directeur général de l’Union mutualiste Propara qui gère un centre de rééducation neurologique spécialisée dans les lésions médullaires et une maison d’accueil spécialisée pour polyhandicapés. Lui, dont la carrière a suivi de nombreux méandres, va s’occuper de chemins de vie chamboulés, voire brisés. « Depuis 2014, à la clinique Propara, j’essaye de mettre en place ce que m’ont enseigné mes pairs : le management par la qualité, gestion des risques, quotidien du développement durable et humanité. »
En 5 ans, l’établissement qui affichait un déficit de plus de 800k€ est revenu à l’équilibre, a augmenté son activité de 20 %, tout en diminuant de trois quarts les accidents de travail. Propara est devenu un établissement modèle de la Carsat et mène une politique proactive de gestion des risques. Côté développement durable, « Nous avons installé un parking photovoltaïque, une autoconsommation électrique en toiture est en projet, un compostage sur place – appuyé par la région -, est en cours, une politique d’achat écoresponsable est en place… Primum nous a accompagnés dès le début pour un audit énergétique et le développement durable, et nous avons pu compter sur l’ADEME. » Pour Gaël Brux, ce qui prime, c’est d’être en accord avec ses valeurs. D’après lui, un hôpital en bonne santé est un hôpital qui donne du sens aux missions, aux salarié-e-s et l’envie de s’engager pour les patients.
Propos recueillis par Véronique Molières – https://www.bvm-communication.com/