Patrick Ferrandis, responsable qualité et référent RSE à la Clinique Belharra à Bayonne, revient sur la mise en place de cette démarche pour le moins originale.
« Le projet d’éco-pâturage sur les 3 400 m2 de prairie autour de la clinique s’inscrit dans la continuité d’une démarche RSE, initiée il y a plusieurs années. À l’échelle nationale, le Groupe Ramsay Santé a clairement défini sa politique RSE et s’est positionné en faveur de la préservation de la planète. Des groupes de travail et un accompagnement ont été mis en place pour un partage d’expériences entre ses cliniques. La Clinique Belharra, inaugurée en 2015 et certifiée HQE, fait partie des bons élèves et nous menons de nombreux projets au long cours : qualité de vie au travail, participation à un projet pilote européen sur l’énergie… et même l’installation de ruches, une de nos premières actions pour protéger notre magnifique espace naturel. »
Suite à une année de réflexion, de partage d’expériences avec des établissements ayant déjà opté pour ces « tondeuses naturelles » et la recherche d’un prestataire local, le projet d’éco-pâturage est né en juillet 2021. Dans un tout premier temps, « il nous semblait important que notre partenaire soit une entreprise d’ici afin d’amplifier notre implantation dans le tissu économique local. De même, nous avons sélectionné une race en voie de disparition, les moutons d’Ouessant. »
En amont, nous avons réalisé une analyse des coûts de mise en place. Nous devions prévoir des clôtures, la construction d’abris et l’alimentation en eau, indispensables au bien-être des moutons. Nous avons ainsi investi 7 000 euros pour leur installer un environnement sécurisé. À cela s’ajoutent 2 000 euros par an de contrat pour la location des animaux. Au regard des 6 000 euros annuels destinés à l’entretien de nos espaces verts, ces investissements seront rentabilisés dès la deuxième année. En plus de cette attractivité financière, nous devrions enregistrer une réduction des nuisances sonores, ainsi qu’une baisse de nos émissions de CO2, grâce à l’abandon de la tonte mécanique sur ces parcelles, mais aussi parce qu’une prairie pâturée stocke plus de carbone qu’un espace fauché.
Les deux abris nous permettent d’accueillir notre troupeau toute l’année et le prestataire reste disponible en cas de problème. Sur ses conseils, nous avons délimité deux enclos distincts qui nous permettent de déplacer les moutons toutes les trois semaines afin de leur assurer une alimentation suffisante. L’été 2021 ayant été pluvieux, les pâturages sont bien verts et nos pensionnaires ont largement de quoi brouter. Nous espérons qu’une fois la période d’acclimatation passée notre cheptel augmentera puisque nous venons d’introduire un bélier pour que notre projet soit proche d’un cycle naturel normal.
Notre projet d’éco-pâturage s’intègre parfaitement dans celui plus global de développement de notre quartier qui comprend une future crèche et des espaces de jeux pour les enfants, en face de nos enclos. La clinique est un pôle d’attraction pour l’activité économique et nous sommes convaincus qu’il est indispensable de conserver ces espaces verts pour contrebalancer le développement économique et foncier des alentours.
Observer les visiteurs et les riverains qui prennent des photos avec des enfants est très satisfaisant. Ce décor apaisant est bénéfique pour tous, particulièrement apprécié par les usagers de la clinique à travers les fenêtres de leur chambre.
La prochaine étape, d’ici la fin de l’année, consistera à baptiser nos moutons. Nos salariés seront invités à proposer des noms lors du prochain Forum Mobilité & Développement Durable de la clinique.