Les sentinelles de la RSE
Sarah Wehbe, la force douce de la persévérance
« Je baigne dans le milieu de la naissance depuis mon plus jeune âge, ma mère était sage-femme. »
Sarah Wehbe s’inscrit dans cette lignée et sort diplômée de l’école de sage-femme de Limoges en 2004.
« Je souhaitais travailler dans une maternité de type III, pour l’aspect technique, la grande prématurité, les naissances à risques et la prise en charge pluridisciplinaire… »
Mais ce qui l’intéresse dans la naissance, c’est de prendre en charge les femmes dans leur globalité. Alors, elle ne s’arrête pas là. En parallèle, elle s’engage aussi dans un master I en science de la vie et de la santé et suit une formation de management des établissements de santé à l’INSEEC. Après 12 ans d’exercice en tant que sage-femme clinicienne, en novembre 2016, elle prend un poste de sage-femme coordinatrice au CHU de Limoges, tout d’abord sur le secteur de la consultation externe de gynécologie – obstétrique, puis l’année suivante, sur les secteurs d’hospitalisation de la maternité et des grossesses pathologiques du pôle mère-enfant du CHU de Limoges.
« Au bout de 12 ans, j’avais besoin d’agir pour les femmes autrement que par la seule prise en charge clinique. J’ai toujours aimé comprendre ce qui se tramait dans l’envers du décor ! »
Elle apprend à composer avec les tutelles, les directions d’établissements, les fonctions supports, pour faire évoluer les organisations, et ne lâche jamais prise.
« Je me donne toujours les moyens d’aller au bout de mes projets, à force de persévérance. Cela prend du temps, mais je mets vraiment tout en œuvre pour tisser ma toile. Je revois ma copie, je sais m’adapter à la législation, aux pratiques… L’important est de toujours suivre son fil conducteur. C’est ça, que les équipes attendent. »
La notion d’équipe est au cœur du travail de Sarah Wehbe :
« La vraie source d’optimisation, ce sont les équipes de terrain. »
Par exemple, lorsque la maternité a déménagé, les nouveaux locaux ont conduit à organiser les bains des nouveau-nés en individuel dans les chambres. Les équipes étaient nostalgiques de l’atmosphère conviviale des bains collectifs des nourrissons dans l’ancienne maternité.
« Nous avons tout mis en œuvre pour redonner vie à ce temps de socialisation pour les mamans et les équipes. »
Et les équipes ont repris avec bonheur les bains collectifs, et les mamans ont pu apprécier de partager leurs premières impressions et difficultés. Au cœur de l’engagement de Sarah Wehbe : la santé environnementale. Elle s’engouffre dans la brèche ouverte par l’ARS pour favoriser la santé environnementale auprès des femmes enceintes et des jeunes enfants, et très vite, se retrouve à la tête du projet au sein du service d’obstétrique du CHU de Limoges. Elle initie une prise de conscience dans les équipes, motivées pour modifier les pratiques de soins auprès du nouveau-né et de la femme enceinte et ainsi diminuer leurs expositions aux polluants chimiques.
Des ateliers de sensibilisation à la santé environnementale, ateliers « Nesting » (de ‘faire son nid’), sont mis en place, tant pour former les professionnels que les futurs parents, les grand-parents sont également les bienvenus… Ces ateliers permettent de s’initier de façon ludique à la santé environnementale et de comprendre l’impact des polluants sur la santé.
Et dans ce cadre, Sarah Wehbe a pu créer au sein même de la maternité une chambre pédagogique, sans composé organique volatile, équipée d’un mobilier respectueux de la santé, créé par des entreprises locales qui ont une charte DD très affinée.
« Nous avons récréé une véritable chambre d’enfant où les futurs parents peuvent se projeter et se familiariser avec les bons gestes à adopter, s’exercer à la lecture d’étiquette, repérer les labels… Qu’est ce qui est utile pour un bébé ? Avec peu de choses, on peut créer un environnement plus sain ! »
Propos recueillis par Véronique Molières – https://www.bvm-communication.com/