Les Sentinelles de la RSE / Agence Primum non nocere
Gautier, de la météo au génie thermique.
La Finlande lui tendait les bras. Pas forcément parce que l’électricité coule des barrages et des lacs plutôt que du nucléaire. Que le vélo et le ski de fond détrônent la voiture. Que l’on court malgré le froid qui pince. Que l’on transpire le bien-être et la zénitude sur les bancs d’un sauna, ou que l’on mange local et sain… D’ailleurs Gautier, 27 ans, n’a apprivoisé son palais que depuis peu, aux poissons, aux fruits de mer et légumes.
Gautier Lestrade voulait juste connaître une culture très différente de sa terre nourricière latine. Ce diplômé en DUT génie thermique et énergie, sorti d’une école d’ingénieur à Rouen, en énergie et propulsion, choisit donc ce pays de Scandinavie, plutôt que la Suède et la Norvège, pour son programme d’Erasmus. « Cela me paraissait plus atypique et les paysages me semblaient sublimes ». Le jeune homme passe quatre mois à Lappeenranta, sur les rives du lac Saimaa dans le Sud-Est de la Finlande, à 20 km de la frontière russe. Et découvre ce peuple écolo par nature. « La superficie du pays favorise cette manière de vivre et de consommer ».
A lui, les bilans d’Emissions de Gaz à Effet de Serre.
Retour dans le sud, à Perpignan pour son stage de fin d’études, dans une filiale de grand groupe. Il y est chargé d’affaires dans le tertiaire, travaille sur des projets d’écoles, de collèges, de casernes de pompiers au niveau énergie. En 2016, il répond à une offre d’emploi. L’entretien se déroule de manière inhabituelle. Pas de questions pièges. On s’intéresse davantage à sa personnalité qu’à ses compétences techniques. Ce jour-là, Primum Non Nocere embauche son second consultant en énergie, pôle thermique. A lui les bilans d’Emissions de Gaz à Effet de Serre ou gaz à effets de serre et le développement durable. Il en avait entendu parler . » Comme tout le monde, je connaissais ce terme sans vraiment savoir ce que cela recouvrait ».
Aujourd’hui, il peut renseigner les autres, dérouler la quinzaine de thématiques pour améliorer l’activité d’une entreprise de manière globale : transports, énergie, déchets, restauration, qualité de vie au travail, respect du patient, du salarié, management, biodiversité…Et ses trois piliers, environnement, économique et sociétal. « On détecte les points faibles, on se concentre sur eux et on accompagne. Si une entreprise veut être durable, il faut qu’elle soit la plus vertueuse possible ».
« Organiser, impulser, c’est dans mon ADN ».
Et parfois, la première des vertus, c’est admettre son ignorance. « Je n’ai personne au dessus de moi à qui demander un conseil ou une information. Alors, je m’informe continuellement sur les nouvelles réglementations, les techniques innovantes. Quand je ne sais pas, je le dis au client, plutôt que de raconter des bêtises, je cherche la réponse et la lui apporte ». De toutes manières, c’est dans son ADN, trouver une solution, organiser, impulser. Préparer un voyage entre copains, redonner du punch à un club de tennis dans le creux de la vague, travailler à une gouvernance partagée au boulot… « Je suis très réactif par SMS, par mail, du coup je réponds en premier. Et si je vois que le truc n’avance pas , je vais m’investir. C’est ma nature ». Il préfère l’action aux longs débats. « Cela m’ennuie, je me fiche un peu de convaincre. Et puis je n’aime pas les conflits. Je préfère dédramatiser ». Un brin d’humour et le baromètre revient au beau, pour le plus grand bonheur de celui qui voulait devenir météorologue. Il n’en connaissait, petit, que les présentations à la télé, les cumulus et les dépressions. Une opération portes ouvertes dans une station météo le ramènent à la réalité d’un métier penché à longueur de temps sur un ordinateur et des calculs savants, sans voir le soleil, les nuages et les gens. Et puis, a t’on vu jamais une console se gondoler à une blague ?
Propos recueillis par Annick Koscielniak, Journaliste.