Docteur en Droit, enseignant chercheur sur le Droit de l’Environnement

Le droit au service de la Terre et de l’espérance

« L’écologie peut être un bon chemin pour l’espérance, parce que ça fait voir le monde dans sa globalité. »

Ces mots de Laurent Vassallo résument à eux seuls le chemin d’un homme pour qui la conscience écologique n’est ni une posture, ni une tendance, mais un fil conducteur, ancré profondément dans sa vie, sa pensée et son engagement. Docteur en droit, enseignant-chercheur à l’Université de Montpellier, Laurent est avant tout un pionnier du droit de l’environnement. Mais avant d’être juriste, il est un adolescent interpellé par les pages du magazine Ça m’intéresse dans les années 80.

« Je devais avoir 14, 15 ans… on parlait du changement climatique, du trou dans la couche d’ozone. C’est là où je me suis dit, il faut faire quelque chose, ce n’est pas possible. »

Très tôt, il crée un club de jeunes journalistes au collège de la Devèze pour parler déjà d’écologie. Une vocation est née. Le droit devient rapidement son outil de prédilection.

« Je ferais du droit de l’environnement. »

À l’époque, cela relevait presque de l’utopie. Pourtant, Laurent persiste. Il suit les grands sommets de la Terre, s’intéresse à la construction des normes internationales et voit dans le droit un levier de transformation sociale.

« Le droit peut changer les choses, peut modifier les comportements »,

affirme-t-il avec conviction. Ce lien entre le droit et l’écologie prend une dimension concrète à la fin des années 90, lorsqu’il cofonde, avec Olivier Toma, le Comité Santé Environnement (CSE), ancêtre du C2DS. Une aventure humaine et intellectuelle qui le conduit à consacrer sa thèse au droit du développement durable dans les établissements de santé.

« Santé et environnement sont deux notions fondamentales. »

En 2010, il participe à la création de Primum Non Nocere, une agence qui accompagne les structures dans leurs démarches responsables. Mais pour Laurent, l’action juridique ne suffit pas. Il s’investit aussi à l’international au sein du Centre International de Droit Comparé de l’Environnement (CIDCE), pour défendre un droit de l’environnement « pour qu’il ne régresse pas ». Et, depuis quelques années, il explore une autre dimension, plus intérieure, en suivant des cours de théologie à Montpellier.

« Notre rapport aux questions environnementales doit toucher notre fond intérieur. »

Cette quête le pousse à penser l’écologie non seulement comme une régulation, mais comme une élévation de l’âme, une voie spirituelle. L’éthique, la philosophie, la théologie deviennent des piliers de sa réflexion. Il évoque l’idée de « terre mère », d’une écologie non punitive mais fraternelle, capable de fédérer au lieu de diviser. Face à l’éco-anxiété croissante de ses étudiants, Laurent ne se contente pas d’enseigner le droit de l’environnement. Il transmet une vision.

« Ce n’est pas former des gestionnaires de projets, mais éveiller une conscience. »

Pour lui, le changement doit aussi être intérieur, porteur d’un « mouvement d’espérance plus que d’espoir ».

Toujours militant, mais d’un militantisme apaisé, mûri, Laurent Vassallo incarne une écologie profonde et habitée. Une écologie du respect, de la transmission, de la responsabilité. En somme, une écologie de la fraternité.