Les Sentinelles de la RSE / Agence Primum non nocere
Fabien teste notre quotidien
Elle tacle les mauvais élèves, valorise les bons, passe à la revue les produits et les services liés au domaine de la santé et de l’environnement : la plateforme LAB RSE de Primum non nocere teste tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la face cachée de l’iceberg de la consommation. A l’origine de cet outil d’expertise interactif, Fabien Marquier, informaticien, pragmatique, devenu il y a deux ans, le veilleur de nos vies. Un prisme donc très large allant de la maternité et du bébé, à la biodiversité, en passant par la qualité de l’air intérieur, la restauration, l’hygiène corporelle, la gestion des déchets, l’accessibilité handicapés…
Quinze années dans le secteur hospitalier ne l’avait pas plus que cela préparé à sa nouvelle mission. « C’était un hasard, mon premier emploi après mon DUT sur Montpellier. A l’époque, on venait nous chercher pour du boulot. J’ai répondu à une petite annonce et l’affaire était conclue ». Quand Primum le sollicite, il y a quatre ans, il ne se précipite pas. D’autant qu’il gère également sa petite imprimerie et de développement d’applications informatiques. Les lanceurs d’alerte et les perturbateurs endocriniens ne parlent pas encore à la population. « Dans le domaine de la santé, on était considéré un peu comme des hurluberlus. »
Le côté sombre de produits connus
Fabien, lui-même, découvre avec stupeur le côté sombre de produits très connus, qu’il utilise depuis son enfance. Ce papa de deux enfants de 14 mois et huit ans, n’a plus jamais nettoyé les fesses de ses bébés ou acheté le goûter, sans ausculter les résultats des tests et les retours d’expérience sur ce LAB maison. « On repère tous les produits daubés avec des produits chimiques ou des perturbateurs endocriniens, on les inscrit sur notre base de données, accessible à tous ».
Ce travail de prospection , de chasseur de pépites vertes sied à merveille à un gemmologue en titre. Il a décroché un diplôme d’expert, en trois ans d’études. A fréquenté les arrières boutiques des bijoutiers et orfèvres sur la place de Nice, à Londres ou à Marseille, au cours de ses stages et travaux pratiques. « Mais je n’ai jamais pratiqué car c’est un milieu très fermé. »
Les pierres précieuses, sa passion
Les pierres précieuses sont une passion de longue date. Dès l’âge de cinq ans, il casse des cailloux dans le Puy de Dôme. « On louait une maison de vacances pile-poil sur un filon d’améthyste. » Maman étend le linge sur un filon de ces quartz violet, beautés diaphanes. Plus grand, Fabien descend avec son père, au long d’une corde, dans des mines à ciel ouvert de fluorites, vers Neffies ou Cabrières, aujourd’hui bouclées pour raison de sécurité. Et Fabien de pester contre les derricks, qui massacraient les sous-sols et les nappes phréatiques, au nom du gaz de schiste, il y a une dizaine d’années. Il voudrait protéger mais le mal est fait. Alors il agit à sa manière, réduit les produits d’entretien, s’éclaire au led « plus économique certes mais plus polluant. Ce n’est pas toujours facile de composer entre le souci financier et l’urgence écologique ». Fabien, ex trompettiste, n’en continue pas moins de souffler dans les clairons virtuels pour ameuter ses concitoyens.
Propos recueillis par Annick Koscielniak, Journaliste.